dimanche 3 février 2013

L'avortement aux États-Unis et en France

B) En France :


Partie Chronologique de l'histoire de l'IVG : 

Auparavant, l'avortement était un acte malsain, semblable à un crime.
C'est en 1920 que l'avortement est strictement interdit, les personnes procurant les moyens d'avorter pouvaient avoir une peine de 1 à 5 ans de prison et une amende d'environ 1 800 à 36 000F, alors que pour les femmes ayant avorté la peine imposée était de 6 mois à 2 ans de prison et de 360 à 7 200F d'amende. 
La contraception, quant à elle, est passible d'amende et les publicités se référant à l'un ou l'autre sont strictement interdites.
Le gouvernement voulait que cette interdiction augmente le taux de natalité des populations, mais qui a pensé aux droits des femmes? 
Trois ans plus tard en 1923, l'avortement ne sera plus considéré comme crime par la loi de 27 mars, mais 1939 marque un retour en arrière. En effet le code de la famille aggravera les peines liées à cet acte ... Qui pense à la condition de la femme ?
Marie Louise Giraud
En 1942, l’État considère à nouveau l'avortement comme crime, les personnes l'ayant pratiqué ( les médecins, infirmières...) ou y ayant eu recours seront susceptible de peine de mort, certaines ainsi y perdront donc la vie, on pense par exemple à Marie-Louis Giraud qui fut guillotinée le 30 Juillet 1943 pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux... Cette époque était terrible pour les femmes, elles souffraient beaucoup de cela, le fait d'être impuissantes face à la loi et ne pas pouvoir diriger sa vie et son corps comme bon lui semble...Certaines parfois se suicidaient ne supportant plus cette situation.                                          
Les femmes qui utilisaient les méthodes draconiennes vues dans la partie ci-dessus, ont provoqué une réaction auprès de la société,  suite à cela, en 1955 l'avortement thérapeutique est autorisé par le décret du 11 mai : celui-ci est applicable lorsque la vie de la mère est mise en danger. Cependant les médecins ont le droit de ne pas le pratiquer, cela reste selon leurs bon vouloir. Suite à cela sera créée en 1956 la fondation de "La Maternité heureuse" qui deviendra en 1960 la MFPF autrement dit le planning familial .


Le décret du 11 Mai quant à lui sera assouplie en 1970 par la loi Peyret, en raison d'un début d'évolution des mentalités...La femme pourra avorter  en cas de mal formation du fœtus ou de viol.
Un an après cette loi, le Nouvel Observateur publiera un article (une pétition signée par 343 femmes connues) nommé le manifeste des 343: des personnalités du spectacle, de la littérature, de la  politique déclarent avoir eu recours à l'avortement. Cet acte étant sévèrement puni elles risquaient gros, mais elles voulaient réclamer le droit à l'IVG et celui d'avorter en toute légalité. Parmi ces femmes connues figuraient Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Françoise Sagan... Par la suite, une association sera créée par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi pour défendre les personnes accusées d'avortements. Ces femmes ont fait preuve d'un grand courage, sachant que cet acte était fortement réprehenssible .

Et en 1943 ce sont 331 médecins qui déclareront avoir pratiqué des avortements.

 
Une jeune femme  nommée Simone Veil née en 1927 se battra toute sa vie pour la cause des femmes, devenue ministre de la santé en 1974 elle profitera de son statut afin de prôner ses idées en ce qui concerne l'IVG . C'est ainsi à cette date que sera voté le projet de Simone Veil qui consistera à : libéraliser la contraception, autoriser le remboursement de la pilule par la sécurité sociale, et accorder un droit d'anonymat lors d'un IVG.
Le 20 décembre 1974 le droit à l'IVG est autorisé avec  277 voix contre 192 à l'Assemblée nationale et 185 voix contre 88 au sénat.
En 1975 La loi Veil sera promulguée et mise en place sur 5 ans. Elle va ainsi autoriser l'IVG sur un délai de 10 semaines pour les femmes dites « en état de détresse ».  Les mineures doivent être accompagnées du responsable légal ou d'une personne ayant autorité parentale, un médecin peut néanmoins refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse... L'avortement prend ainsi  le nom d'Interruption Volontaire de Grossesse. 5 IVG seront pratiquées pour la première fois à la maternité de la Belle de mai à Marseille. Cette loi sera confirmée par la loi Pelletier en 1979.
Ensuite de nombreux évènements se déclencheront, en 1982 la loi Roudy permettra que l'IVG soit remboursé par la sécurité sociale. En 2000 Ségolène Royale donnera son accord pour que les mineures puissent avorter sans ordonnance ou même sans accord parental. En 2001 la pilule du lendemain sera délivrée dans les collèges, et en 2002 elle sera gratuite en pharmacie pour les mineures, en 2004 les IVG médicamenteuses sont autorisées chez les médecins spécialisés et chez quelques médecins généralistes pour des grossesses de moins de 5 semaines, il y aussi des IVG à domicile, et depuis 2009 les plannings familiaux ont droit aux IVG médicamenteuses. On voit une véritable évolution sur ce plan qui a été liée à l'évolution de la société .
Le sentiment général des gens vis à vis de l'IVG à cet époque est assez mitigé, la France est sous la domination masculine. Certains mouvements anti-IVG apparaissent au moment de la légalisation de l'IVG, ils sont plutôt pacifistes en France contrairement aux États-Unis certaines personnes très conservatrices ont qualifié de meurtre, même d'euthanasie cette pratique... 
Les femmes avortent pour diverses raisons telles que le manque de ressources, le fait de ne pas être prête, des raisons de santé... 
Selon eux les femmes n'avaient pas à avoir de choix sur les naissances qu'elles donnaient. Ces mouvements essaient tout simplement de "sauver des vies" comme ils le disent, les deux parties ont donc toutes deux des convictions argumentées pour être pour ou contre l'IVG, mais il n'est pas facile de prendre parti tant que l'on n'a pas vécu ce que des milliers de femmes ont vécu, car l'IVG n'est sûrement pas une partie de plaisir... 
Mais, au fur et à mesure du temps les mentalités ont évolué et sont devenues plus souples. Mais, ce n'est pas parce que ce droit est dorénavant établi que toutes ces femmes y ont accès... Les femmes croyantes ne peuvent pas pratiquer cet acte considéré par certains extrémistes comme " un crime ": selon ce point de vue religieux,  le corps de la femme est fécond et sa fécondité ne doit en aucun cas être entravée. Mais il faut néanmoins faire attention aux mauvaises interprétations, l'IVG peut dans certaines religions être autorisé lorsque la santé de la femme est en danger, et il faut aussi respecter le choix de chacun. Bien que l’IVG soit un thème de moins en moins tabou et bien qu’il se libéralise de plus en plus, il reste pour les conservateurs de toutes religions (Christianisme, Islam, Judaïsme, Bouddhisme...) un acte « infâme », car pour eux, c’est un « pur et simple assassinat » Mais cela reste un choix personnel, que les femmes ont choisi de respecter leurs croyances. Ainsi le droit des femmes de nos jours est respecté, mais le regard des gens affecte toujours les choix des femmes, elles ont peur de passer pour des femmes faciles ne cherchant que du plaisir... Notamment lors des débats sur la loi Veil, un député amena un fœtus dans un bocal pour choquer, un autre a fait écouter les battements d'un cœur... tout moyen était bon pour faire s'apitoyer les femmes, y compris les phrases chocs comme celles d'un homme ayant dit : "Le gouvernement ouvre les portes de la pornographie. Une nouvelle religion se développe, son Dieu s'appel le sexe."
C) Aux États-Unis :
 Comme un peu partout dans le monde, la pratique de l'IVG est reconnue par certaines personnes prônant une politique anti-IVG comme un acte purement criminel.
Les cultures, la religion ainsi que la société qui ont parfois joué le rôle de propagande anti-IVG y sont pour beaucoup dans ce rejet. On comprend mal pourquoi une femme voudrait avoir recours à cette pratique. Ces groupes qualifient tout de suite cette pratique comme contre-nature sans forcément prendre en considération le sentiment de la personne concernée.
 En Amérique ce sujet fut l'objet de nombreux débats, et le droit à l'IVG ne devient vraiment acquis qu'en 2009, mais reste aujourd'hui encore un sujet assez sensible au sein de certains partis. 
Certains états comme le Mississippi ou encore le Nebraska très fortement influencés par l'église (opposée l'IVG) ne détiennent aucune clinique pratiquant l'IVG.  Le Dakota Sud a par exemple émit un projet de loi visant à condamner cette pratique, cependant celui-ci fut rejeté par les citoyens lors des référendums du 7 novembre 2006 et du 4 novembre 2008, des dates assez récentes.
Les États-Unis sont tout de même l'un des pays riches détenant le taux d'IVG le plus élevé, en effet d'après une étude effectuée par l'institut Guttmacher en 2002 un peu plus de 1 290 000 femmes auraient eu recours à l'IVG, soit 5 sur 1000.
     Le pays se doit de conserver ce droit à la pratique de l'IVG, car en effet il résulte du droit à la vie privée, qui lui-même est protégé par le XIV Amendement. Le président américain actuel, Barack Obama, à lui-même affirmé à propos de l'IVG:
<<Le gouvernement n'a pas à immiscer dans les sujets qui touchent à l'intimité familiale>>.
Le président respecte le droit à l'IVG, et il en fait part lors de sa campagne présidentielle s'opposant ainsi aux propos tenus par le candidat conservateur Mitt Romney.
Les votes s'en ressentent, la population est départagée.

 Pourcentage des votes présidentiels effectués par des hommes et des femmes  en  Amérique lors des présidentielles 2012

Hommes (en moyenne d'âge)
    . 45%  :  Obama
   .  52%  :  Romney
Femmes (en moyenne d'âge)
   . 55%  :  Obama
  .  44%  :  Romney

    On peut ici voir que les femmes adhèrent plus à une politique ouverte et moderne en votant pour la majeure partie pour Barack Obama, et les hommes quant à eux tendent plus à une politique conservatrice en votant la majeure partie du temps pour Mitt Romney.
De part la résistance de la société, il existe aux États-Unis comme en France, des mouvements anti-IVG, qui sont pour la plupart beaucoup plus violents qu'en France. Ils apparaissent pour la première fois aux États-Unis, et se prennent de l'ampleur fortement dans les années 90.... Les instigateurs de ces mouvements n'hésitaient pas à passer par le biais des médias ou même de la violence pour condamner cette pratique.
Contrairement en France où les courants pro-vie restent pacifiste, aux États-Unis les actions menées sont souvent violentes et directes: Des manifestations devant les cliniques, des insultes envers les femmes ayant pratiquées l'IVG (médecins, infirmières...) ou y ayant recouru, et même certaines allusions pour les persuader qu'elles viennent de "tuer" un enfant, ils les humilient et portent atteinte à leur intimité... Bien heureusement ce n'est pas le cas de tout le monde. Certaines personnes bien qu'appartenant à ce genre de groupe n'agissent pas ainsi et optent plus pour des manifestations pacifiques comme en France.
Est-ce vraiment nécessaire de rappeler à une femme qu'elle vient de retirer une vie? De la rabaisser à ce point?
Ces courants sont souvent influencés par l'église catholique et revendiquent haut et fort leurs convictions religieuses et notamment leurs mécontentement à l'égard de la pratique de l'IVG.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire